Pour faire des photos du ciel nocturne il faut avant tout : de la patience !

Ethymologiquement parlant, « photographie » veut dire : écriture de la lumière, et ici il faut capter celle provenant d’objets célestes très lointains, dont le rayonnement pour nous parvenir traverse le temps et l’espace. ( rien que ça ). On doit donc utiliser une optique adaptée au champs de notre cible, avec une focale la plus  ouverte possible  et surtout travailler avec des temps de pose cumulés pouvant aller jusqu’à plusieurs heures.

L’équipement généralement utilisé, à un niveau amateur, peut être décomposé basiquement en trois outils  :
le support et la monture, l’optique et bien évidemment le capteur.
Pour parfaire la recette il est nécessaire d’ajouter à cela une pincée d’informatique !

pieds & montures

La monture est l’élément principal de l’astrophotographe , c’est grâce a elle que le capteur va suivre les cibles tout au long des poses,s’il n’y avait pas de monture vous feriez des filés d’étoiles. On comprend aisément que si le suivi n’est pas correct la photo perdra en netteté.
Au début , instrument souvent sous estimé mais après quelques séances on devine vite son importance et elle devient un poste important dans le budget. Des montures accessibles aux amateurs peuvent coûter jusqu’a 15 000 €…. Fort heureusement grâce a la démocratisation de cette pratique il en existe de beaucoup plus abordable avec un résultat très convenable. N’hésitez pas a vous faire conseiller, a prévoir les futurs changements de votre set up et a les prendre dans des magasins spécialisés ou d’occasion sur des sites dédiés.

Personnellement mon choix s’est porté sur

2016 :

Monture AZ EQ6 , Skywatcher, monture éprouvée donnant de bon résultat pour un set up de 15-18 kg


Monture Star adventurer : monture de voyage ou pour set up léger , j’y met l’APN avec un objectif  ou une petite lunette 72/432 pour des résultats tres sympa. Voir M42 dans la galerie photo

2014 :

HEQ5 , première monture pouvant porter 10 kg en photo, reste un excellent compromis qualité/coût . A postériori j’aurai du prendre directement une monture avec une capacité de charge plus élevée, mais difficile  de prévoir que le virus gagnerai en puissance…

capteurs

J’ai commencé avec un boitier photo conventionnel ; Nikon D 5200 , très bon rapport qualité / prix en diurne mais malheureusement pas adapté a l’astrophoto. En effet il présente un vice rédhibitoire : L’ampglow , soit un effet sur le capteur a type de voile partant d’un bord et s’étendant vers le centre. Ce défaut est attribué a une impaction de l’électronique sur le capteur pour des poses a partir de 30 secondes.


J’ai donc choisi de prendre un capteur dédié astrophoto : Moravian G2 8300 FW, capteur Kaf 8300 22 mm de diagonal, donc moyenne taille, ses photosites de 5.4µ donnent un échantillonnage initialement de 1.5 arc sec /pixel avec le 150/750 puis 1.1 avec le 200/1000. Roue a 5 filtres internes de 31.5, ce qui est bien couramment mais oblige a les changer pour le SHO, il faut bien faire quelques concessions pour attendrir le porte monnaie.   Acheté chez Skyméca , privilégions les bonnes boutique astros  qui sont très réactives et professionnelles en cas de pépin.

J’ai aussi investi dans un Canon 1000D d’occasion et défiltré qui me surprend continuellement par ses qualités.Très récemment j’ai opté pour une ZWO 120 MC pour me lancer dans le planétaire.

Les choix ont été fait en fonction des besoins , de la taille du champ souhaité, de l’échantillonnage et bien sur du budget. Chaque achat doit être mûrement réfléchi et n’hésitez pas à demander conseil auprès des forums, clubs, boutiques astro sérieuses…

optiques

L’optique, objectif, lunette, télescope,… dépend de ce que l’on veut faire. Mais plus le rapport  focale / diamètre est faible plus la quantité de photons qui pénétrera jusqu’au capteur sera importante.
Pour le ciel profond on peut dire de 3 a 7, bien que la majorité des tubes soit entre 4 et 5.

2017

Newton 200/1000 TS ONTC, très stable thermiquement équipé d’un porte oculaire Baader stell track 2″ qui conserve la rigidité du train d’imagerie ( +/- 2 Kg ).

2015

Premier Newton, plus gros diamètre et plus de focale, la collimation en plus.

2014

1er instrument, une petite lulu 72=436.
Je m’en sers encore pour du grand champ.

Informatique

Le monde digital est présent à 100 % dans l’astrophoto ; logiciels de préparation de soirée, de guidage, d’acquisition ou de traitement des prises de vue sont devenus indispensables surtout depuis la démocratisation des capteurs numériques. Il en existe pour toutes les plateformes et pour tous les usages ce qui peut déboussoler lors de nos premiers pas.Gardez la tête froide et surtout le nord, l’informatique n’est qu’un outil et en tant que tel nous l’utilisons dans un but précis : faire des photos des objets célestes.

Je ne me lancerai pas dans une revue de tous les logiciels disponibles , elle serait obsolète dans quelques temps,  je me contenterai de parsemer les méandres informatiques de quelques balises pour ne pas s’égarer.

Les GRATUITS et « incontournables » :
STELLARIUM

Encore en travaux…

Tutoriels  • • •Une rubrique fourre-tout…

Vous y trouverez des comptes-rendu de mes expériences heureuses ( ou pas… ! ) en astrophoto et des articles qui j’espère vous aideront.
Bonne lecture !

Le filtre Ha.

Beaucoup d’images de nébuleuse faites en noir et blanc sont réalisées avec un filtre. Le plus souvent il s’agit d’un filtre Ha ( hydrogène alpha ), il permet de ne laisser passer qu’une fraction de longueur d’onde autour de 656 nano mètre , soit dans le rouge. Sa sélectivité est indiquée par un chiffre, Ha 7nm pour ma part. Il ne doit donc laisser passer que la lumière entre 653 et 660 nm. Il en existe des 3 , mais aussi des 35, … Plus il est étroit dans sa sélectivité et plus il est grand par sa taille, plus il est onéreux.

Ce filtre est avantageux en astrophoto : il est très efficace contre la pollution lumineuse, mais il y a des filtres dédiés aussi efficace et moins sélectifs.

• il permet de shooter même avec la lune , qui représente quand elle est présente un gros spot, alors que nous cherchons a capturer des photons qui sont a des années lumière . Imaginez vous essayer de photographier la flamme d’une bougie en face d’un éclairage de stade…
• Son principal avantage est qu’il permet de capturer l’émission d’hydrogène ionisée de beaucoup de nébuleuses et d’être sélectif sur cette bande de lumière très spécifique .
Donc il permet de capturer une lumière sélective qui correspond a une grande part des nébuleuses , diantre ça tombe bien…On peut aussi le combiner avec d’autres filtres OIII , SII …
Mais c’est une autre histoire, si je continue je vais finir par dévoiler la « palette HUBBLE », nous y viendrons, un jours ou plutôt une nuit…

Nébuleuses de la Méduse Ha 7

Nébuleuse de la bulle  L Ha RGB, soit 5 filtres , 5 séries de poses

Nébuleuse du Croissant Ha 7

Croissant avec sa couche Ha et une couche OIII

Au-dessus le même Croissant avec sa couche Ha et une couche OIII, la technique utilisée est HOO , soit H pour le rouge , O pour le vert et aussi O pour le bleu. Une image « classique » étant faite de 3 couches Rouge, Vert , Bleu ( les couches peuvent différer tant qu’elles sont complémentaires ) comme votre téléviseur .
On peut même le combiné avec du RGB classique en renforçant la couche rouge avec, idem  pour la luminance ( résultante des 3 couches ).

Petit détail qui a son importance , un boitier photo classique n’a pas une grande sensibilité pour cette bande lumineuse Ha. Ne vous acharnez pas si votre APN n’a pas été préalablement modifié ( défiltré ) , surtout que le signal reste faible . En général le temps de pose unitaire va de 5 a 15 minutes voir plus . il faut bien évidemment plusieurs poses pour atténuer le bruit, sans parler des problèmes de suivi. Les étoiles sont fabuleuses mais elles ont un gros défaut : elle ne prennent pas la pose , elle bougent , si, si…

Bon ciel…

100 fois sur le métier…

En passant des nuits a contempler les merveilles célestes je réalise depuis quelques années que nous ne sommes que des parasites sur un grain de sable…
Au bout de presque 5 années de pratique de l’astrophotographie, je pensais m’en sortir pas trop mal au niveau de l’acquisition et du traitement des cibles choisies. En réalité je découvre de nouvelles techniques ou approches voir philosophies constamment.

J’avais réalisé un champ que je pensais sympathique a l’époque de la  nébuleuse du croissant ( NGC 6888 ) et de la nébuleuse de la bulle de savon ( fine tachouille circulaire bleue claire en bas de l’image ). En retraitant par d’autres moyens , je me suis rendu compte qu’il y a avait moyen de grandement améliorer la version initiale.
Voici donc la 1ère version à gauche et la nouvelle à droite , un poil recadrée pour mieux faire ressortir cette fameuse bulle de savon. Je la trouve moins brute avec plus de variation dans les couleurs. Mais finalement a vous de juger.

Alain

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